Une conférence gesticulée sur les banques

Medenam, le centre de référence pour les services de médiation de dettes en province de Namur, existe depuis dix ans. Il a fêté cet anniversaire, le 20 septembre dernier, en invitant Aline Farès à tenir sa conférence gesticulée au Quai 22 à Namur. Histoire de mieux appréhender le système bancaire et ses obscurités.

Aline Farès, auteure d’une conférence gesticulée, mêlant spectacle et outil d’éducation permanente, a la dent dure envers les organismes bancaires. L’objectif de cette gesticulation musclée est de permettre au public de mieux appréhender les finances et la banque, de manière ludique et didactique, mais aussi militante.

Diplômée de HEC Paris, ayant travaillé pendant près de dix ans dans le secteur bancaire et notamment chez Dexia, cette jeune femme, qui entame sa conférence en complet-veston-cravate, a connu l’univers de la banque de l’intérieur, alors que celui-ci traversait la crise de 2008 (ce qui a d’ailleurs nécessité le sauvetage de Dexia par l’État belge). Mettant en scène les réunions du comité de direction, elle nous explique la philosophie (ou le target en langage des affaires) qui préside aux destinées de ces entreprises cotées en bourse, à savoir des revenus maximaux pour les produits bancaires, des coûts minimums pour le personnel, les impôts… et des profits maximums en termes de dividendes pour les actionnaires. Sauf que lorsque le système bascule en 2007-2008, étant donné la confusion des genres entre banques commerciales et banques d’affaires, le château de cartes s’écroule…

Aline Farès explique son cheminement qui la mène en 2011 à quitter Dexia pour s’engager dans le plaidoyer auprès des institutions européennes pour une réglementation de l’industrie financière soucieuse des citoyens et de l’intérêt général. Le travail qu’elle effectue auprès de Finance Watch pendant un temps la conduit à s’investir dans la création d’outils qui offrent une meilleure compréhension des mécanismes financiers, «afin de permettre aux citoyens de se réapproprier une parole et une voix sur ces questions volontairement traitées de manière technique pour empêcher la société civile de s’y atteler». Dans sa conférence gesticulée, la jeune femme parle d’urgence car l’ensemble du vivant et des biens sociaux – l’eau, les forêts, le logement… – est déjà touché par cette titrisation. Pour elle, il y a urgence!

Nathalie Cobbaut

Pour contacter Aline Farès:

sur Facebook: Chroniques d’une ex-banquière, sur Twitter: @aline_fares et par e-mail: chroniquesexbanquiere@riseup.net.

Des infos sur les prochaines dates et d’autres conférences gesticulées sont accessibles sur le site: https://conferences-gesticulees.be.